Les tribus de chasseurs changpas rassemblent généralement plusieurs familles qui parcourent les hauts plateaux à la recherche de gibier. Durant les mois d’été, les clans suivent la transhumance des troupeaux d’antilopes et de drongs (les yaks sauvages) qui sont leurs proies favorites. Pendant cette période, ils habitent dans des tentes en laine de yak ou dans des yourtes selon leur rang social tandis que lorsqu’arrive l’hiver, ils s’installent dans des habitations de pierre très sommaires.
Les seuls habitants à l’année de ces villages sédentaires sont les anciens qui sont devenus trop vieux pour suivre les troupeaux avec le reste du clan. Là ils tissent la laine d’antilope et de yak et se chargent du commerce pour toute la tribu.
A noter que certains clans sont spécialisés dans le commerce du sel qu’ils transportent à dos de moutons.
Une particularité des nomades changpas en dehors de l’absence presque totale de métallurgie est l’utilisation peu répandue du bois comme matériau. En effet l’altitude à laquelle ils évoluent ne permet pas aux arbres de pousser et ils utilisent donc les os et les cornes du gibier pour pallier à ce manque. Les pointes de flèches, les outils, les pièges et même l’armature de leurs yourtes et tentes sont ainsi fait. D’autre part ils utilisent uniquement la bouse de yak comme combustible pour alimenter le poêle central de leurs habitations.
Les habitations justement sont sujettes à un grand nombre de coutumes et rituels. Notamment concernant l’aménagement des places des membres de la famille, le ou la chef faisant face à l’entrée et les autres membres se répartissant de part et d’autres selon qu’ils soient homme ou femme.
Tente traditionnelle changpa
En dehors de leur activité de chasseurs, les changpas font généralement un ou deux pèlerinages par an dans un monastère auquel ils font un don de nourriture ou d’autres biens matériels utiles à la vie des moines. C’est durant ces pèlerinages que les familles confient leurs fils aux lamas lorsqu’ils sont en âge de suivre l’instruction de base dispensée à tous : les arts martiaux, la méditation et les rudiments de médecine et d’astronomie constituent l’essentiel de cet apprentissage.
Cet apprentissage ne dure qu’un hiver et n’est donc pas suffisant pour parvenir à une maîtrise dans l’un de ces domaines mais c’est là l’une des conditions si ne qua non pour survivre dans l’environnement hostile des montagnes.
Les autres occasions de rassemblements des montagnards sont les joutes organisées annuellement durant cinq jours et qui ne comprennent que deux discipline : l’archerie et la fauconnerie. C’est pendant ces joutes que les jeunes femmes choisissent leur futur mari (bien évidemment selon ses performances aux jeux) et que les noces sont célébrées.