Début, version tapée par Adolf :
INT PORTE PONT-LEVIS, VUE SUR CELLULE
Bisol balaie la cour. A côté, dans une cellule, Adolf semble prendre beaucoup de plaisir.
BISOL (mauvaise humeur) Par le sang du Christ, Adolf, que fallut-il que tu manigances encore en cette heure de batailles épiques, où notre bravoure aurait pu éclater au grand jour. Que de chansons eussent été écrites pour conter nos exploits. Et nous voici, balayant les oubliettes, nous couvrant d’opprobre et te surveillant, telle une vulgaire nourrice !
ADOLF (bord de l’orgasme) Oh, et qu’est-ce qu’elle porte ?
B Que dis-tu
A (accélère) La grosse nourrice ! Qu’est-ce qu’elle porte ??
B Euuh.. Quelques défroques de gueuse, je suppose !
A Ooooooh !!!! Sale..c CUL !!! OUAIS !!!
Adolf remet ses frasques.
A Ce morceau de gras baigne dans mon beurre liquide à présent.
B (excédé) Je ne comprends rien à ces balivernes culinaires ! Laissons la cuisine aux femmes. Explique nous plutôt ce que te vaut de croupir dans ces geôles abjectes ?
A J’ai pêché par excès de zèle et d’enthousiasme.
B Explique-toi.
A Toujours à l’écoute des maux de l’Ordre, j’entendis le Grosse Stiffler Jaber parler des difficultés de notre Etat. Il y a cet orphelinat, dans le quartier Est…
B Oui, et alors, qu’est-ce qu’il a cet orphelinat ?
Adolf laisse échapper un rire rauque.
B Et ça le fait rire, en plus ! … Oh, et puis croupis dans ta misère, déviant, je ne veux plus entendre parler de toi. (boude)
Jaber arrive et piétine le tas de crasses de Bisol.
J Désolé de vous déranger pendant votre nettoyage de printemps - que vous accomplissez merveilleusement bien, soit dit en passant -, mais je dois vous entretenir à propos d’Adolf.
B (rageur, se tourne vers Adolf) De quel immonde forfait t’es-tu encore rendu coupable ? Tu n’aurais tout de même point refusé l’aumône à un nécessiteux, n’est-ce pas ?
A (fier) Je n’ai laissé aucun nécessiteux sur ma route, Landmeister.
Adolf se tourne vers Jaber.
A Comme je le disais à Bisol (se tape le crâne contre les barreaux) Je me suis laissé aller à l’euphorie en aidant mon Etat. La fumée (il pointe du doigt) témoigne de mon ivresse.
B Ah, nous…
J C’est qu’il va falloir rembourser tout ça.
B (étonné) Par Dieu, Adolf aurait-il été prodigue ?