L'Etat gothique est un état organisé,
et en tant que tel, il est normal qu'il dispose de règles
judiciaires claires et applicables. Toutefois, contrairement aux
autres factions, l'Etat est en fait géré par un ordre religieux. La
vision de la justice pour ces hommes de Foi n'est pas celle que l'on
pourrait attendre de la part d'un état médiéval d'époque. La
Règle de l'ordre est au centre d'un code de société rigoureux et
astreignant auquel les membres de l'Ordre se plient aveuglément.
Il faut cependant distinguer la justice
appliquée dans l'état, et le sens de la justice des gothiques. Si
les moines ont un comportement déviant, ils sont généralement
exclus de l'Ordre, ce qui n'est forcément pas le cas pour de
« simples » citoyens. De plus, les gothiques sont bien
plus fanatiques envers leur code d'honneur que la population qu'ils
gouvernent. Il ont donc accepté que celle-ci ne dusse se plier qu'à
certaines règles propres aux citoyens (la règle civile), et régies
par la branche jurido-religieuse de l'ordre.
La branche juridique de l'Ordre est, on
le sait, fusionnée avec la branche politique. La raison en est que
l'Etat applique la justice de Dieu, c'est à dire la justice de la
Règle. Chaque ville comprend un tribunal, lequel est sous la
responsabilité du cardinal de la ville. Les juges évêques y
siègent, alternant offices religieux et juridiques. Il existe un
rang équivalent à celui d'avocat, qui peut être tenu par les
« appelés », des prêtres qui plaideront pour ou contre
l'accusé. Les juges évêques présent lors du procès délibèrent
ensuite de la décision à prendre, laquelle est ratifiée par le
cardinal.
Ce dernier verdict, prononcé par un
homme de Dieu, ne peut être contredit que par le Grand Inquisiteur
ou l'HochMeister.
Un procès peut durer jusqu'à quelques
semaines en cas d'affaires importantes, mais est en général bouclé
en quelques heures. Il est à noter que certains délits « évidents »
ne sont pas présentés au tribunal. Par exemple, si un homme vole un
autre, il est écrit dans la règle civile qu'il doit rembourser 6
fois la somme volée, avant d'aller en prison pour une durée
proportionnelle à la somme dérobée : Une semaine de détention par
denar volé. La milice citadine (en général formée de compagnons
n'appartenant pas encore à l'ordre) est chargé de faire régner
l'ordre dans les cités.
L'Etat prend en compte de nombreux
facteurs lors de ses procès, comme la situation dans laquelle vivant
l'auteur du délit. Si il était pauvre malgré ses efforts pour être
un bon citoyen, et qu'il était un catholique pratiquant, les évêques
se montrent en général plus cléments. Le GrossHospittler est
d'ailleurs chargé de veiller à ce que les citoyens « méritants »
ne vivent pas dans le besoin.
Certains délits sont passibles de la
peine de mort. Notamment l'hérésie, le meurtre intéressé d'un
citoyen, le meurtre d'un fonctionnaire de l'Ordre (si celui-ci
n'était pas en effraction avec la Règle), la tentative de créer un
mouvement de rébellion, etc...
Le sens de l'équité pour les
gothiques se résume à ceci : Un homme qui suit la Règle (ou la
règle civile) est dans son droit. Des notions de loyauté, honneur,
obéissance, ferveur, honnêteté, chasteté, humilité, etc sont au
centre de ces règles de conduite.
Il est important de savoir que l'Etat
accorde peu d'importance aux populations rurales. Si il y a toujours
des fonctionnaires dans les villages du territoire, il n'y a pas de
véritables institutions juridiques ni de milices en dehors des
douzes cités. La justice y est appliquée par le chef du village, et
l'appelé attitré à la bourgade et sa paroisse peut décider
d'intervenir, même si il n'en a pas officiellement le devoir. Il est
possible qu'une situation délicate soit alors transférée à la
capitale de la province, pour être examinée pas les fonctionnaires
provinciaux, mais c'est assez rare. La population rurale a donc une
tradition plus « directe » en matière de justice, et
l'Etat ferme les yeux volontairement, confiant dans la lente
systématisation du catholicisme.