Isio le Maître des Vagues chez les Impériaux

-les dieux nous ont donné deux jambes, c'est pour nous en servir. Nous sommes bien plus rapides que tous les autres animaux !
Une panthère peut nous dépasser mais elle ne nous battra jamais en endurance !
-Qu'est-ce qu'un glycaon et un chariot ?

les humains plus rapides et endurants que les autres animaux ? C'était faux, bien sûr, mais tenter d'expliquer ça à ces idiots serait encore une perte de temps.

-Le glycaon est un animal qu'on peut monter pour se déplacer sans se fatiguer.
-Un chariot est comme un pirogue, mais tirée par un glycaon. Elle se déplace sur la terre, et pas sur l'eau.

Il ne savait pas s'il allait pouvoir encore supporter longtemps leur ignorance. S'il y avait bien quelque chose que les tebtuniens ne savaient souffrir, c'était bien l'ignorance.

HRP: niveau endurance, l'homme bouffe tous les animaux ^^

-Ah... nous avons aussi ça mais les grands lézards sont très lents, ils sont plus utiles aux champs.
-Ah un travois donc ? oui nous en avons aussi, on le tire pour transporter des choses d'un lieu à un autre.
-Bon, vous voulez vous rendre à Oltèque ou pas ? demanda le chevalier aigle.

-Bah, allons-y, oui !

Oltèque ! Le joyau de l'empire tloxcolèque ! Après 20 jours de voyage à pieds, Kuathemoc et son invité, Isio, venaient
enfin d'y arriver. La ville était comme à son habitude, une gigantesque fourmilière à taille humaine.

Isio n'avait pas de mots pour décrire la ville qui se présentait à ses yeux épuisés par le voyage.

Elle ressemblait à la Cité des Origines, celle des Anciens Hommes de l'Âge des Peines.

Il était à la fois excité et terrifié. Qu'allait-t-il lui arriver ?

Kuathemoc s'adressa alors à Isio.
-Je vais faire mon rapport à mon supérieur afin que tu aies une entrevue plus tard.
Heureusement que Klactalak a déjà envoyé une copie de la première discussion que nous
avons eu avec toi ici. Tiens voilà quelques pièces de cuivre et d'argent, tu devrais pouvoir
trouver de quoi manger et boire sans soucis. Reste sur la route principale qui mène au palais
je reviendrais te chercher quand j'aurai fini.

Isio pouvait donc découvrir la ville à son aise mais il devait faire attention à ne pas se faire
voler sa bourse (2PA et 6PC) et à rester sur la route principale.

HRP : L'Empire a vraiment rien à faire de ses villages impériaux.  Apparement le collecteur de taxes ne passe pas souvent.Noël !

HRP: Si vous voulez un supérieur pour quelques postes…

HRP1 : normal puisque c'est le gouverneur local qui gère ça :p
HRP2: on est toujours preneur :p

Isio était de plus en plus impressionné de la confiance que lui témoignaient ces hommes en pagne. Il descendit donc la pente et se dirigea vers la Cité.

Isio étant visiblement un étranger, il fût souvent abordé pour diverses raisons.
On lui proposait de goûter un fruit, d'en acheter trois pour le prix de deux,
de tester une coiffe qui lui irait magnifiquement bien,... En somme il pouvait
faire ce qu'il voulait.

Les fruits intriguaient Isio. Il en prit quelques-uns. Après tout, il était fan de cuisine, même si son expérience chez le prêtre l'avait dégouté.
Quant aux coiffures, il tenait à sa coupe de marin tebtunien. C'était qu'à Tebtunis, chaque rôle dans la société était marqué par un symbole, de même que chaque âge.
Fasciné par l'immense cité, il poursuivit toutefois vers les pyramides du centre.

Isio se baladait librement en ville mais il pouvait remarquer en se rapprochant
des pyramides centrales, goûtant les nouveaux fruits, qu'il y avait plus de forces
de l'ordre bien plus présentes mais aussi une foule qui commençait à s'amasser
près d'une des pyramides. Allait-il voir la raison de ce rassemblement ?

Isio était curieux de ce peuple primitif qui partageait sa langue, comme tout tebtunien se serait intéressé aux jeux d'enfants. Il s'approcha de la zone de rassemblement.

(HRP: un sacrifice ?)

HRp: non

En se rapprochant Isio dû se frayer un chemin dans la foule mais il arriva à obtenir une bonne place
pour observer plusieurs événements réguliers dans les villes tloxcolèques. Il observait différents terrains
de sport où on y pratiquait la course à pied, la course en équipe où l'on se passait un petit objet étrange,
la course au dessus d'obstacle, le saut en hauteur, le saut en longueur,... A chacun de ces différents terrains
on pouvait bien voir que les participants portaient des tenues colorées différentes et que ces dernières se
retrouvaient aussi dans le public qui criait sa joie ou bien sa déception. Mais le centre de la joie locale était un
terrain où il y avait un anneau en pierre le long de la pyramide à 3 mètres de hauteur. Deux équipes s'affrontaient
au jeu de balle pour la plus grande joie du peuple, qui exultait, pariait, encourageait son équipe favorite.

Cela était fascinant pour Isio. Il regarda longtemps le match, tentant de comprendre les règles.
Mais, le temps passant le rappela à l'ordre. Il devait aller retrouver Coutémachinmoc.

Les règles étaient assez simples d'après son observation. Pas de blessures,
pas de contact entre les joueurs et le corps entier servant à lancer le ballon
en cuir. Après une bonne heure, l'une des équipes gagna et il pût observer des
félicitations envers les deux équipes mais aussi des petites sommes d'argent,
de fruits, cuir, tissus ou autre être échangés entre certaines personnes dans la
foule. Un grand-prêtre descendit d'un petit promontoire le long du temple et vînt
chercher le joueur qui s'était le mieux débrouillé pour qu'il l'accompagne.

La population était heureuse et pût observer le sacrifice avec plaisir. Qu'en
penserait Isio ? Il pût voir le vainqueur armé d'un couteau accompagné par le
prêtre trancher la gorge d'un gros lézard placide installé sur un autel. La foule cria
sa joie lorsque le vainqueur montra le coeur fraîchement arraché avant de le jeter dans
un brasero. Isio tenta de s'esquiver mais la foule compacte le bloqua et il pût voir la suite
du rituel tloxcolèque. Le lézard fût découpé en morceaux par plusieurs prêtres qui grillèrent
la viande sur des braseros sacrés avant de les lancer à la foule. Une fois qu'il n'y eut plus de
viande à lancer les prêtres rentrèrent dans le temple. Isio avait par hasard attrapé un morceau de viande
qu'allait-il faire de cela ?

Que ? Mais ? Ce sont des barbares ! Pourquoi font-ils cela ? Ils sont fous !
C'était ce qu'Isio pensait durant toute la durée de cette mascarade infâme.
Il se rappela soudain les mythes de l'Âge des Peines tels qu'on les racontait à Tebtunis. Les hommes avaient été punis parce qu'ils méprisaient la nature et sacrifiaient toutes sortes de bêtes aux dieux avant que l'irréparable soit commis: les Ancêtres s'étaient mis à sacrifier des humains. En punition, les Dieux avaient noyé les terres des Ancêtres. Les survivants avaient dû s'exiler sur de misérables rafiots vers la mer... Jusque Tebtunis, où ils avaient trouvé l'Arbre de Vie.
Isio voulut partir mais la foule le retint. Il regarda avec horreur les morceaux de l'innocente bête, même pas tuée pour la connaissance, voler dans la foule. Il en reçut un qui laissa tomber par terre comme un charbon ardent.

Isio n'aurait pas pu plus mal réagir, refuser un présent d'un sacrifice était non seulement extrêmement
mal vu mais aussi très dangereux. La foule se retourna vers lui, menaçante et prête à exploser.
Il allait devoir trouver une solution et vite.

Isio ne comprenait pas. Ces hommes maudits par les dieux voulaient le tuer ? Ne voyaient-ils pas leur erreur ?
Isio voyait la sienne, une foule en colère. Il avait entendu les ravages qu'elles avaient fait à Nekhen durant le Jour de Sang. Il devait se sortir de là:

-Je suis étranger, pardonnez-moi, noble peuple. Je ne savais pas ce que je faisais !

Isio aurait mieux fait de courir de suite. Pour un tebtunien, il avait choisi la solution
de la diplomatie et non de la logique (la fuite). La foule l'attrapa et monta le long des
marches avec ce dernier qui se débattait. Il fût installé sur un autel, les membres bloqués et vît
avec inquiétude un prêtre armé d'une dague rituelle arriver. Dans sa panique, il pût remarquer
que les crânes qui étaient encastrés dans les murs étaient réels et nullement en pierre !!!

La lame fendît l'air et fût bloqué par un grand cri. L'instant d'après, des hommes volèrent de
la foule et Kuathemoc arriva, son arme ensanglanté jusqu'au prêtre.

-Nul n'a le droit d'interrompre un sacrifice ! Seul un dieu peut le faire !
-Cela tombe bien, cet homme est convié chez l'Empereur-Dieu. Tuez-le et
l'empereur vous apprendra pourquoi ses victimes préfèrent se suicider avant
de tomber entre ses mains.

Le prêtre grommela avant de trancher les liens qui retenaient Isio et d'ordonner
à la foule de se disperser.

-Je te préviens, guerrier aigle, les dieux m'en sont témoins, tu n'aurais jamais
dû faire cela !
-Prêtre, n'oublie pas ton rang, tu n'es rien face à l'Empereur-Dieu et rien ne garantit
que l'étranger ne revienne pas sur ton autel.
-Si c'est le cas, il est de mon devoir de vous accompagner !
-Pardon ? Je dois amener l'étranger et non pas un prêtre à l'Empereur.
-Oserais-tu t'attirer la fureur des dieux ?
-Non... suivez-nous.

Isio fût donc embarqué par Kuathemoc accompagné de quatre guerriers aigles et du prêtre qui avait
voulu la sacrifier. Quelles étaient ses pensées du moment alors qu'il venait de vivre une expérience
rare et qu'il traversait le grand pont menant au palais. D'immenses statues de pierres représentant
des guerriers et des hommes-animaux parsemaient le pont jusqu'au grand escalier de pierre.

Isio avait à peine eu le temps de saisir ce qui se passait. La foule en colère, les liens, le couteau, le prêtre. Il ne savait même pas ce qu'il se passait.
Lorsque ses sens lui revinrent, il se rendit compte que c'était lui que ces sauvages avaient voulu sacrifier... Ils étaient maudits, maudits par les Dieux, et avaient rejeté toutes les lois des hommes.
Dans le couloir de pierre, il se mit à hurler et à se débattre. Il devait partir d'ici ou mourir. La fureur des Dieux allait pleuvoir sur ces hommes maudits, et leur perversion pourrait le corrompre à son tour.

Kuathemoc s'adressa simplement à Isio.

-Je te conseille de te calmer et de te taire, tu vas approcher de l'empereur. Ce dernier
n'aime pas perdre son temps. Tu vas mieux comprendre cela quand nous arriverons.

Le petit groupe entra dans une pièce énorme en pierre sculptée et ouvragée. Des couloirs
partaient de chaque côté de la pièce, différentes tapisseries au-dessus de chacun de ces
derniers. Peut-être une façon de se repérer ou bien simplement pour l'esthétique ?
Quoiqu'il en soit, l'élément le plus important était l'immense trône de pierre au centre
de la pièce. Il s'agissait d'une véritable oeuvre d'art, haut de plus de 2m, un petit escalier
permettait de s'y rendre, différentes scènes étaient gravées partout sur le trône et de
nombreuses pierres précieuses étaient présentes sur ce dernier.

Si Isio pouvait admirer la grandeur de la pièce, haute de 9m, les statues immenses servant
de colonne à la salle ou bien le luxueux tapis de peau de bête au sol, il pût voir que son escorte
s'arrêtait car un homme assis dans le trône discutait avec un autre incliné plus bas devant le trône.

L'empereur Tsékelkan était assis sur le trône, la coiffe impériale, composée de pierres précieuses, de
plumes d'oiseaux de diverses couleurs, d'or, d'argent,... sur la tête. Son masque d'Obsidienne sur son visage,
le torse nu, portant une cape faite à partir d'un animal inconnu dont les couleurs étaient tigrées, un long pagne
de couleur mauve avec le soleil de l'empire en fil d'or dessus, pieds nus et avec une dague à sou fourreau.
Isio ne parvenait pas à voir les yeux de ce dernier mais il en entendait la voix autoritaire et puissante.

-Et donc gouverneur Klo'trok, tu m'affirmes que des bandits ont été suffisamment forts pour te voler
une partie de l'impôt que tu dois à l'Empire ?
-Tout à fait, il me faudrait plus de temps pour obtenir l'argent ou bien des soldats pour mater ces misérables, votre
altesse.
-Ne soupçonnerais-tu pas un autre responsable ?
-Et bien, nous avons trouvé parmi les corps des bandits, nous avons trouvé des étoffes venant de Kloctala, il ne peut
donc s'agir que de ces derniers !
-Je vois...
-Votre altesse, donnez-moi une armée, je châtierai ces impudents en votre nom !
-Je ne te donnerai rien de moins qu'une mort lente et douloureuse pour avoir ainsi tenter de voler l'Empire.

La voix avait été forte, claire mais très menaçante.

-Comment ça votre altesse ? Je suis un fidèle serviteur.
-Un fidèle serviteur qui ne prend pas la peine d'apporter les têtes de ceux qui sont coupables de s'en prendre aux biens
de l'Empire ? Soit cet argent a fini dans vos poches, soit vous êtes un incapable puisque vous laissez une bande de bandits
se comporter comme elle le désire sur vos terres.
-je vous assure que ce n'est pas le cas votre altesse ! Je manque de moyens pour lever des troupes si vous pouviez...

L'inquiétude était palpable dans la voix de l'invité

-Et puis votre minable manoeuvre pour accuser Kloctala est ridicule. En quoi le fait qu'ils possèdent des étoffes prouvent
que c'est cette cité qui est derrière cela ? Ce sont des étoffes qui peuvent être achetés partout et tout le monde connaît vos
différents avec le gouverneur de cette cité Klo'trok. Vous tentez de vous soustraire à vos devoirs de gouverneur, nous ne sommes
plus sous le temps de Tenoch où vous aviez tous les droits, vous avez des devoirs maintenant dont celui de maintenir l'ordre
public sur vos terres ! Cette première preuve de votre incapacité vous vaudrait déjà la mort mais vous osez en plus tenter
de manipuler votre empereur !?
-Non je vous jure que je n'y suis pour rien !!!
-Ah vraiment ? Très bien alors pouvez-vous me justifier ceci ? Il y a trois mois, un village au sud de votre cité a été rasé.
Vous avez justifié cela par une catastrophe naturelle, il y a cinq mois, ce fût le cas d'un autre village à cause d'une attaque de
cultistes et il y a un mois, vous avez prétexté une rébellion.
-Je ne vous ai jamais menti ou mal servi votre altesse !
-Pourtant vous me prenez pour un idiot ! Avez-vous oublié que je sais absolument tout ! Vous avez enlevé les gens de ces différents villages
pour en faire des esclaves dans une mine d'argent que vous n'avez pas cité dans vos possessions, vous entraînez une armée pour prendre le contrôle de Kloctala et maintenant vous pensez que je vous donnerai ma bénédiction et une armée pour réaliser votre projet ? Vous êtes réellement un idiot, un incapable et un traître ! Vous serez torturé et exécuté, votre famille sera exilée ou bien esclavagée cela dépendra de mon humeur et de votre propension à répondre aux questions de mes bourreaux. Gardes, emmenez-le !

Le gouverneur tenta de fuir mais les gardes l'attrapèrent bien vite. Isio pût voir les larmes couler le long des joues du gouverneur ainsi que
les cris déchirants de celui qui sait que le pire ne fait que commencer. Puis l'Empereur demanda à Kuathemoc d'approcher.

-Votre altesse, je vous amène l'étranger.
-Très bien et qui est ce prêtre ?
-Il a voulu m'accompagner car il désire sacrifier l'étranger.
-Ah bon ? Est-ce vrai homme de foi ?
-Oui votre altesse, il a refusé un Kr'ta'lk, la foule me l'a amené pour qu'il soit puni.
-Et bien je lui pardonne.
-Quoi ?

Le prêtre s'empourpa

-Je viens de dire que je lui pardonne, êtes-vous sourds ?
-Mais mais vous ne pouvez pas !
-Pardon, excusez-moi je crois avoir mal entendu qu'avez-vous dit ?

L'ambiance devînt extrêmement désagréable et Isio sentît toute la tension s'installer dans la pièce.

-Je n'ai rien dit votre altesse, je m'excuse de vous faire perdre votre temps, laissez-moi retourner à mes offices.
-Il vaudrait mieux en effet, partez de suite !

Le prêtre partît la queue entre les jambes conscient qu'il ne devait sa survie qu'au fait qu'un homme allait déjà mourir.

-Et bien étranger, je t'écoute, parle ! Je te rassure, je ne mords pas.

Isio ne parvenait pas à voir le visage de Tsékelkan mais il aurait parié voir un sourire sinistre sur sa bouche.

Isio était subjugué. Tant de pouvoir, tant de prestance, tant d'autorité. Cet homme était dangereux, et intelligent.
Il allait devoir faire attention à chaque mot, sinon, il allait mourir dans de grandes souffrances:

-Je suis étranger, Empereur-Dieu. Je viens de par-delà la mer, et vos guerrier m'ont receuilli sur vos rives. Je leur dois la vie.

Tsékelkan répondît simplement avec une voix plus détendue qu'avant.

-Merci de me faire part d'évidences dont je suis déjà au courant néanmoins votre politesse
est appréciée. Ceci dit, je vous demanderai de me raconter d'où vous venez, de ce que vous faisiez
mais aussi tout ce que vous pourrez me dire sur votre chez-vous. Il serait dommage que vous
finissiez comme le dernier faux voyageur qui a essayé de me faire croire qu'il existait une cité
millénaire dans les montagnes.

Inutile de dire que l'empereur était vraiment du genre à ne pas aimer perdre de temps.